Communiqué
Communiqué après la fatwa (Avis religieux) du Conseil supérieur des Oulémas au Maroc, relatif à la sanction pour l’apostasie, dans une démarche sans précédent, en ce pays, qui a connu, par ailleurs, une réforme constitutionnelle en novembre 2011. Cette Constitution, octroyée, a été considérée par ceux qui l’ont faite, et ses défenseurs, comme une des expériences, avant-gardiste en Afrique du Nord, du point de vue de ses références aux Droits Humains, et cristallise, notamment les liberté d’opinion et de conscience.
Vus les conséquences dangereuses des fatwas contre les droits et les libertés des marocains, individus et groupes, en ce qui concerne la liberté d’opinion et de conscience, de la pensée et de la création, nous tenons à exprimer notre préoccupation profonde et notre refus catégorique de ces fatwas d’excommunication religieuse, qui laissent un champs libre à ce que qu’il y ait une tutelle des mouvements islamistes, et les mentors du salafisme, wahhabite, extrémiste, sur la société marocaine, ce qui va faire le lit de la culture de l’ignorance et de despotisme, au dépens des principes démocratiques, de la citoyenneté et la société des droits et des libertés.
Nous exprimons notre préoccupation profonde en ce qui concerne la sécurité physique du militant du Mouvement Amazigh et des Droits Humains, Ahmed ASSID, visé par les extrémistes islamistes, et quelques imams des mosquées de l’Etat et des dirigeants du Mouvement Unicité et Réforme, ( Kettani, Nahari, El Fizazi, Yahya EL Mdaghri, Mohamed Boulouz) dont les discours incitent à la haine, et nous mettons en garde l’Etat marocain contre le glissement dangereux qui est entrain de s’opérer avec des déclarations venant du premier ministre marocain Benkirane, qui laissent à penser qu’il cautionne ce type de discours, et la mise à profit des mosquées, relevant de l’Etat, pour inciter au meurtre d’Ahmed ASSID, à Meknès, Salé, Kenitra, en l’absence totale des services relevant du Ministère des Awqafs et des Affaires islamiques ainsi que les services concernés.
Nous faisons porter toute la responsabilité à l’Etat marocain, en ce qui concerne la sécurité physique d’Ahmed ASSID, et nous exigeons du procureur général de déclencher une poursuite judiciaire, contre toute personne, impliquée dans cette campagne d’incitation à la haine, et nous considérons que toutes les prêches des salafistes rentrent dans le cadre du terrorisme et incarnent une tentative de faire taire les voix libres qui tendent à construire une société démocratique et pluraliste.